... oui la souffrance au travail on connaà®t ; la souffrance au travail c'est quand on ne peut plus avoir de vie privée car on pense boulot tout le temps. On culpabilise pour ce qu'on n'a pas fait ou mal fait. On a mal aux épaules, à  la nuque, aux bras. Nos jambes ne nous portent plus.

On est au bord des larmes et de la rupture en permanence. On devient agressif en 1er lieu avec son entourage familial car on est épuisé et on ne supporte plus rien. On donne tout au boulot, on se contient au boulot et donc notre famille trinque.

Puis on commence à  devenir agressif envers nos collègues, nos subordonnés. Encore une fois on essaie de faire bonne figure malgré tout envers nos supérieurs. On s'écrase, on doute de nos compétences et puis vient le moment o๠on passe de plus en plus de temps au travail car on a du mal à  remplir nos obligations. On se sait plus si on a fait ou pas fait. on cherche, on se perd et on perd pied... On monte dans sa voiture le matin pour aller au travail et là  on commence à  penser à  ce que l'on a à  faire. On ne voit plus les autres voitures, les piétons.... On conduit en automatisme et pourtant on se rend compte qu'on est un danger sur la route... Mais on y va...

Et oui la souffrance au travail c'est cela. C'est aussi (et c'est mon cas en ce moment) le fait de ne plus pouvoir manger le midi. Je ne mange que des desserts, des choses sucrées : la viande, les légumes ça ne passe pas) et le soir je bois un bol de chocolat avec du pain. La souffrance au travail c'est aussi se couper du monde. Je ne supporte plus de voir personne et refuse de voir même mes meilleurs amis. Car je ne souhaite pas qu'ils voient ma souffrance et je n'ai plus la force de faire semblant.

La souffrance au travail c'est aussi avoir envie de dormir pour ne plus penser et pourtant passer des nuits blanches si on a le malheur de penser au boulot au moment de se mettre au lit. La souffrance au travail c'est vivre tous les jours et toutes les heures de notre vie avec ce mal être, ce poids énorme et cette culpabilité d'avoir le sentiment de ne pas faire ce que l'on a à  faire ou du moins d'avoir le sentiment que l'on a pas bien fait. Et encore j'en aurai bien d'autre à  dire... Mais je vais aller me rallonger sur mon lit et penser penser et ne pas dormir...