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Actualités

jeudi 14 décembre 2017

TÉMOIGNAGE D'UNE GESTIONNAIRE SUR LE MAL-ETRE EN ETABLISSEMENT SCOLAIRE

... oui la souffrance au travail on connaà®t ; la souffrance au travail c'est quand on ne peut plus avoir de vie privée car on pense boulot tout le temps. On culpabilise pour ce qu'on n'a pas fait ou mal fait. On a mal aux épaules, à  la nuque, aux bras. Nos jambes ne nous portent plus.

On est au bord des larmes et de la rupture en permanence. On devient agressif en 1er lieu avec son entourage familial car on est épuisé et on ne supporte plus rien. On donne tout au boulot, on se contient au boulot et donc notre famille trinque.

Puis on commence à  devenir agressif envers nos collègues, nos subordonnés. Encore une fois on essaie de faire bonne figure malgré tout envers nos supérieurs. On s'écrase, on doute de nos compétences et puis vient le moment o๠on passe de plus en plus de temps au travail car on a du mal à  remplir nos obligations. On se sait plus si on a fait ou pas fait. on cherche, on se perd et on perd pied... On monte dans sa voiture le matin pour aller au travail et là  on commence à  penser à  ce que l'on a à  faire. On ne voit plus les autres voitures, les piétons.... On conduit en automatisme et pourtant on se rend compte qu'on est un danger sur la route... Mais on y va...

Et oui la souffrance au travail c'est cela. C'est aussi (et c'est mon cas en ce moment) le fait de ne plus pouvoir manger le midi. Je ne mange que des desserts, des choses sucrées : la viande, les légumes ça ne passe pas) et le soir je bois un bol de chocolat avec du pain. La souffrance au travail c'est aussi se couper du monde. Je ne supporte plus de voir personne et refuse de voir même mes meilleurs amis. Car je ne souhaite pas qu'ils voient ma souffrance et je n'ai plus la force de faire semblant.

La souffrance au travail c'est aussi avoir envie de dormir pour ne plus penser et pourtant passer des nuits blanches si on a le malheur de penser au boulot au moment de se mettre au lit. La souffrance au travail c'est vivre tous les jours et toutes les heures de notre vie avec ce mal être, ce poids énorme et cette culpabilité d'avoir le sentiment de ne pas faire ce que l'on a à  faire ou du moins d'avoir le sentiment que l'on a pas bien fait. Et encore j'en aurai bien d'autre à  dire... Mais je vais aller me rallonger sur mon lit et penser penser et ne pas dormir...

vendredi 8 décembre 2017

Quels effets réels pour le jour de carence ?

Quel effet peut avoir le rétablissement du jour de carence pour les fonctionnaires ? L'Insee est allé voir les résultats de son rétablissement en 2012. Si le jour de carence diminue bien le nombre des absences courtes, c'est au prix d'une hausse des congés longs. Une mauvaise affaire pour l'Etat ?



Rétablir la journée de carence pour les fonctionnaires c'est un souci de gestion publique ou un gage idéologique ? Selon le budget la première solution s'impose. Ainsi au budget de l'Education nationale elle est créditée de 40 millions. Mais selon une étude de l'Insee cette mesure ne génère que des économies apparentes et s'apparente plutà´t à  une décision populiste.



L'Insee a étudié les effets du rétablissement de la journée de carence pour les fonctionnaires par Nicolas Sarkozy au 1er janvier 2012. Mesure suivie quelques mois plus tard, au 1er janvier 2014, par sa suppression sous Hollande.



Selon l'Insee, " Le jour de carence a conduit à  une baisse importante des absences de deux jours€¦ La prévalence des absences de deux jours aurait diminué de plus de 50 % en raison de la mesure. L'effet dissuasif du jour de carence sur le fait de commencer un arrêt maladie peut expliquer cette baisse. Cependant, la part des absences d'une journée ne change pas. En effet, pour éviter une retenue de salaire due au jour de carence, les agents peuvent préférer substituer à  un arrêt maladie un autre type d'absence (jour de RTT, jour de congé annuel, autorisation d'absence€¦)", écrit l'Insee.



Par contre, cette réduction tout en apparence des absences courtes conduit à  une hausse des longues. " La prévalence des absences d'une semaine à  trois mois a augmenté dans la fonction publique de l'État pendant la période d'application du jour de carence et diminué après sa suppression€¦ Cette hausse des absences longues pourrait s'expliquer par trois mécanismes. Tout d'abord, le jour de carence engendre un coà»t fixe pour le salarié à  chaque prise d'arrêt maladie. Un agent n'a donc pas intérêt à  hà¢ter son retour au travail avant d'avoir la certitude d'être guéri. Ainsi, il peut trouver prudent de prolonger son arrêt, pour éviter une rechute synonyme d'une nouvelle pénalité. Ensuite, du fait de ce coà»t fixe, certains agents connaissant un problème de santé pourraient hésiter à  s'arrêter de travailler pour se soigner. Leur état de santé se dégraderait et conduirait in fine à  des arrêts plus longs. Enfin, la mise en place d'un jour de carence pourrait générer chez des agents prenant un arrêt maladie le sentiment d'être injustement mis à  contribution, les conduisant, par réaction, à  prolonger un peu cet arrêt". Loin de faire faire des économies à  l'Etat, la suppression du jour d ecarence semble surtout une mesure démagogique nous souffle l'Insee€¦



Analyse Insee

(source : café pédagogique)